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Le numérique, une nouvelle « Providence » de la planification des transports et de la mobilité

La promotion d’une mobilité « intelligente » avec le développement fulgurant des usages numériques révolutionne la mobilité des usagers et les différents services utilisés au cœur du système de transport. Si les différents modes de transports évoluent en fonction de la société, l’hétérogénéité du niveau de vie socio-économique des différentes catégories de population est un indicateur du type de transport utilisé. Les modes de transport « classiques » existent toujours, mais le développement des technologies de l’information et de la communication favorise l’existence de nouveaux services de transport plus « smarts », donc plus efficaces, car répondant aux besoins contemporains de mobilité des populations. Ainsi, avant de montrer concrètement les impacts du développement numérique dans le domaine de la mobilité et du transport, il est important de raisonner en terme de système de transport en prenant en compte trois dimensions : les services, les équipements-infrastructures et les usagers.

D’abord, les services représentent les moyens de transports : les véhicules mis en place par les pouvoirs publics ou par les entrepreneurs privés pour la mobilité des usagers ; les voitures individuelles, les bus, les vélos, etc.

Les équipements et les infrastructures sont des moyens techniques, des voies de circulation sur lesquelles circulent les services de transports. Ce sont des routes pour les voitures individuelles (les particuliers) et collectives (les bus, les taxis, etc.), des rails pour les trains et les tramways, des parkings destinés pour le stationnement des véhicules et passages piétons pour les passagers piétons.

Par ailleurs, la planification des infrastructures de transport nécessite la prise en compte des disparités spatiales qui caractérisent les différents territoires : les dualités rural/urbain, centres/périphéries, etc. ; les besoins quantitatifs (besoin en quantité d’infrastructures) et qualitatifs (préférence des unes par rapport aux autres, une bonne gestion) des usagers.

Ensuite, les usagers sont ceux qui utilisent les moyens et les infrastructures de transport pour la mobilité. Parmi les usagers, il faudrait distinguer les usagers « complets » (les personnes sans handicap physique ou mental) et les usagers « incomplets » (les personnes à mobilité réduite, les personnes âgées). Si généralement ces derniers sont négligés dans les différentes planification en matière de transport, l’avènement du numérique avec le développement de nouveaux services de transport et de la mobilité (covoiturage, voiture électrique, chaise-roulante libre service, etc.) donne la place que devrait avoir ces personnes dans le circuit de la mobilité.

On ne peut donc appréhender un système de transport et de la mobilité sans une bonne maîtrise des usagers et de leurs attentes. Les usagers étant entre autres les piétons, les conducteurs automobiles, les cyclistes sont les racines sur lesquels toutes les innovations, toutes les politiques publiques et privées en matière de transport prennent source. En d’autres termes, les politiques de transports ne sont efficientes que si les attentes des usagers soient prises en compte dans les différentes décisions.

En outre, le choix modal dépend du temps à parcours, la distance (le type de service à prendre en fonction de la distance à parcourir), les politiques de transport (le mode de transport favorisé en fonction d’une politique économique ou environnementale), la sécurité (la sécurité publique des voies de circulation), la forme urbaine (le réseau, le maillage urbain), les charges (les marchandises, les charges à porter), les stations (offres de parkings, de stationnement, etc.).

En somme, les services de transport disponibles pour les différentes catégories d’usagers façonnent le niveau de vie socio-économique de l’espace urbain en question. Aujourd’hui, plus une ville est développée économiquement, plus elle dispose de façon déterministe une population hautement qualifiée, plus elle a une propension à miser sur le numérique pour favoriser le développement de services innovants en matière de transport et de mobilité avec notamment l’existence d’applications sur les téléphones mobiles, les voitures, modifiant ainsi positivement les manières ou les raisons de se déplacer, les tarifications des services, etc.

Ce contexte du transport et de la mobilité soulève des enjeux environnementaux, économiques, culturelles, sociétaux.

D’un point de vue économique, la diversité et l’augmentation des services de mobilité « smarts » ainsi que l’évolution des différents acteurs et usagers font que l’offre de mobilité se transforme au niveau des prix, des coûts et des modèles économiques. De plus, face au tarissement des finances publiques, le secteur privé apparaît comme un relais en terme d’innovation et de créativité des services de transport et de mobilité pour les différentes catégories de populations.

De même, les transports et la mobilité présentent des effets structurants dans le développement économique d’une ville. En effet, plus les populations sont motorisées, plus elles sont mobiles et – corrélativement – plus l’économie est dynamique. On peut parler d'externalités positives des services de transport.

Sur le plan environnemental, les usages numériques participent à la lutte contre la consommation d’énergie, à la réduction des coûts de la mobilité, et la lutte contre la pollution atmosphérique. L’hybridation entre le numérique et les services de transport favorise donc une certaine sobriété énergique dans la mobilité grâce à la réduction des consommations de carburant et d'énergie liées aux déplacements.

Enfin, les enjeux sociétaux concernent d’une part l’émergence d’une nouvelle forme d’urbanité, de sociabilité à distance avec notamment les communications à distance à la place de la mobilité physique et d’autre part, les nouveaux comportements liés aux usages d’équipements de passe-temps en plein voyage, l’usage de nouveaux modes de transport « smart », économiques et conviviaux (système de covoiturage, location de voiture en groupe, etc.)

En définitive, les services, les usagers, les équipements et infrastructures représentent le système de transport pour la mobilité des différentes catégories de population. Moyens de création de l’emploi, de la richesse, de rapprochement entre les populations, le système de transport est consubstantiel à l’économie de marché, au développement économique. Face au défi de la modernité, à la volonté de créer une cohésion sociale entre les différentes classes sociales, à l’ambition de favoriser une équité territoriale, l’innovation dans le transport et la mobilité, notamment l’émergence des mobiliers urbains « smarts » et des usages numériques, redonne une nouvelle lecture à la planification urbaine, en accordant par exemple un périmètre de « Providence » des usagers à mobilité réduite (handicapées, les personnes âgées), en désenclavant les territoires « périphériques » des zones urbaines. Ainsi, au regard de ces enjeux, une bonne maîtrise de la mobilité est présentée comme alternative efficace pour l’amélioration de la qualité de vie et du niveau de développement économique des grandes métropoles.

Tag(s) : #URBANISME - MOBILITE
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